Plus de profits, moins d’emplois

“Des robots travaillent à la banque” (Qant, M. de R. avec Midjourney)

Un rapport de Citi GPS, l’observatoire tech de Citibank, analyse les impacts de l’IA sur les métiers de la finance, avec notamment de profonds déplacements d’emploi d’ici 2030.


Mentions du terme

Mentions du terme "IA" par les institutions financières dans leur communication 2014-2024 (Source : Citi)

L'IA transformera profondément la finance d'ici à 2030, en automatisant l'analyse, la prise de décision et la création de contenus. Le rapport AI in Finance: Bot, Bank & Beyond, que Citi GPS a rendu public la semaine dernière, analyse cet impact potentiel. Il détaille les perspectives d'adoption de l'IA et ses implications pour les banques et les institutions financières d'ici à 2028.

Le rapport estime qu’en quatre ans, l'adoption de l'IA pourrait ajouter 170 milliards de dollars (158 Md€) au total des bénéfices du secteur bancaire mondial, actuellement estimé à environ 1 700 milliards de dollars (1580 Md€). 93 % des institutions financières interrogées estiment que l'adoption de l'IA pourrait améliorer la rentabilité au cours des cinq prochaines années. Cette augmentation est principalement attribuée à l'automatisation des tâches routinières et à l'optimisation des opérations, avec des employés capables de se concentrer sur des activités à plus forte valeur ajoutée.

Le risque de déplacement d'emplois dû à l'IA : répartition du temps de travail par secteur et impact potentiel de l'IA (Source : Citi)

Le risque de déplacement d'emplois dû à l'IA : répartition du temps de travail par secteur et impact potentiel de l'IA (Source : Citi)

L'impact de l'IA sur l'emploi dans le secteur financier est complexe, explique Citi GPS. Si l'IA réduira le nombre de rôles à faible qualification, elle devrait également en créer de nouveaux, en particulier dans la gouvernance et la conformité. Au total, plus de la moitié des emplois dans le secteur bancaire pourraient être automatisés grâce à l'intelligence artificielle dans les années à venir (lire Qant du 21 juin). 12 % d’emplois supplémentaires seront augmentés par l'IA sans être entièrement automatisés.

L’adoption sera d’autant plus rapide que les entreprises sont agiles et natives du numérique, comme les fintechs. Cela transformera le paysage concurrentiel. L'IA pourra transformer la relation client en permettant une personnalisation accrue des services financiers, accroissant la concurrence sur le marché.

Des usages variés et en expansion

Les usages de l'IA dans le secteur financier sont nombreux et variés. Ils incluent la gestion des documents et des données, la surveillance des transactions, la conformité réglementaire, le service à la clientèle via des chatbots, la gestion des risques de crédit et la recherche en investissement. Par exemple, l'IA permet d'améliorer la productivité des développeurs de logiciels, de surveiller les transactions de manière plus efficace et de fournir des services client plus personnalisés.

Cependant, le rapport met en garde contre plusieurs risques liés à l'adoption de l'IA. Les institutions financières doivent faire face à des questions de gouvernance, de transparence et de biais algorithmique. Les risques de désinformation et de manipulation par l'IA sont également préoccupants. En outre, l'IA nécessite une infrastructure technologique robuste et des talents spécialisés, ce qui pose des défis supplémentaires en termes de coûts et de concurrence pour les talents.

Les réglementations jouent également un rôle crucial. Les politiques varient d'un pays à l'autre, mais le secteur bancaire, hautement régulé, voit son adoption de l'IA scrutée de près. Les régulateurs eux-mêmes utiliseront probablement des outils d'IA pour surveiller les institutions financières, ce qui pourrait augmenter les demandes d'informations et d'analyses.

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