Nuro, start-up californienne fondée en 2016, vient d’augmenter de 83 % de la zone d'opération de ses véhicules à Mountain View et Palo Alto, en Californie, et de 70 % à Houston, au Texas. Ces chiffres reflètent une montée en puissance significative des capacités opérationnelles de ses véhicules autonomes de niveau 4, télésurveillés sans conducteur humain. Le niveau 4, selon la classification de la Society of Automotive Engineers américaine, correspond à une autonomie complète dans des conditions préalablement définies (appelées domaine de conception opérationnelle ou ODD).
Les flottes de Nuro ont parcouru plus de 1 million de kilomètres en conduite autonome sans être responsables d’un incident. Les véhicules se basent sur le système Nuro Driver, qui combine des technologies de Nvidia et ARM pour atteindre différents niveaux d’autonomie (du niveau 2 au niveau 4). Ils peuvent circuler sur des routes à plusieurs voies à une vitesse maximale de 56 km/h, gérer des situations complexes comme les zones de travaux, les véhicules d'urgence ou les bus scolaires en activité, et rouler de nuit.
Pivot
Après avoir restructuré son activité et réduit son personnel il y a quelques années, Nuro a ralenti la production de son véhicule R3. Elle mise désormais sur des tests avec une flotte limitée de véhicules spécialement conçus, ainsi que des modèles Toyota Prius équipés de matériel autonome, tout en ouvrant ses solutions technologiques.
Le système Nuro Driver est désormais proposé aux constructeurs automobiles et aux opérateurs de mobilité, ainsi que la plateforme Nuro AI, qui offre des outils de développement évolutifs pour valider et personnaliser l’autonomie des véhicules. Cette nouvelle direction vise à attirer des partenaires dans les secteurs de la mobilité et de l’automobile en quête de solutions fiables et éprouvées pour leurs projets d’autonomie.
Depuis sa création en 2016 par deux anciens de Google, Nuro a levé plus de 2 milliards de dollars. Mais le dernier apport d’argent frais remonte à 2021 (600 M$ sur une valorisation de 8 Md$ pre-money). Le dernier tour, en avril dernier, est une opération secondaire.
Il est temps de prouver la validité du pivot.