Sous pression, Meta fait la paix en Europe

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Meta annonce la reprise de l'entraînement de ses modèles d'intelligence artificielle à partir de contenus publics d'utilisateurs européens, après une pause liée aux négociations sur les données. Aux États-Unis, cependant, la menace de devoir céder Instagram et WhatsApp se précise.

  • En Europe, Meta commence cette semaine à utiliser des publications publiques et commentaires d’utilisateurs majeurs sur ses réseaux, pour entraîner ses modèles Llama d’intelligence artificielle, sur lesquels se base Meta AI.
  • Le groupe assure qu’aucun message privé ni contenu d’utilisateurs mineurs ne sera utilisé, et que tous les formulaires d’opposition seront respectés.
  • Meta affirme s’être alignée sur les pratiques de Google et OpenAI, qui utilisent déjà des données européennes pour leurs propres IA.
  • Un avis du Comité européen de la protection des données EDPB), rendu en décembre 2024, a validé la conformité de l’approche juridique initiale de Meta. L’EDPB regroupe les autorités nationales de protection des données, ainsi que le Contrôleur européen de la protection des données (CEPD).
  • EN FILIGRANE : Cowboy. Depuis l’entrée en vigueur du RGPD en 2018, Meta a été sanctionné six fois, pour environ 2,5 milliards d’euros d’amendes, par l’autorité des données irlandaises, où le groupe a son siège européen. Assez cher, apparemment, pour conduire Mark Zuckerberg à modifier son comportement et le dissuder de déployer Meta AI sans le consentement des autorités européennes.
  • À SURVEILLER : OK Corral. Bien que le panorama des réseaux sociaux reste concurrentiel, avec l’entrée probable d’OpenAI, le triomphe de TikTok et la montée en puissance de TruthSocial, l’administration Trump a maintenu le procès antitrust contre Meta, auquel Mark Zuckerberg a témoigné hier. La Federal Trade Commission accuse Meta d’avoir racheté Instagram et Whatsapp dans le but d’étouffer la concurrence, et cela pourrait mener au démantèlement du groupe. Meta a proposé 1 milliard de dollars à la FTC pour arriver à un accord extrajudiciaire, mais celle-ci a réclamé 30 milliards. Le comportement de l’agence fédérale laisse penser que, malgré les efforts de Zuckerberg pour obtenir les bonnes grâces de Donald Trump, celui-ci ne lui a pas pardonné de l’avoir exclu des réseaux après le 6 janvier 2020. Absorbé par ce nouveau duel, Meta avait tout intérêt à fumer le calumet de la paix avec l’Europe.

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