Le prototype et le marché

Caricature d’Elon Musk à l’arrière de son robotaxi • Qant, M. de R. avec Midjourney

Avec le prototype du Cybercab, Elon Musk veut convaincre la bourse que la valeur de Tesla va se multiplier par 40. Et que la robotisation pourra faire chuter le coût du transport.

Comme prévu, ni pédales ni volant pour le prototype du Cybercab que Tesla a montré cette nuit dans les studios de Warner à Burbank – dotés d’un réseau de routes privées suffisamment étendu pour y faire rouler 50 véhicules pleinement autonomes, dont 20 Cybercabs. Il s’agit donc du premier prototype d’un véhicule autonome de niveau 5. Peu de détails techniques ont été précisés, mais deux d’entre eux se détachent : le prix et la date.

Le Cybercab sera vendu moins de 30 000 dollars, a promis Elon Musk, dès 2027. Or, on estime que les Jaguar I-Pace de Waymo, qui opèrent dans trois villes américaines, coûtent environ 200 000 dollars, dont plus de 40 000 dollars pour les capteurs. Tenir la promesse de Musk implique donc, pour Tesla, un bond en avant dans son système d’assistance à la conduite, baptisé non sans hyperbole FSD, pour Full Self-Driving, autoconduite intégrale. Les Tesla Model 3 et Model Y recevront dès l’année prochaine une mise à jour faisant bondir le système du niveau 2 actuel au niveau 4 d’autonomie, assure Musk. Il promet ainsi de tenir ses promesses, en quelque sorte.

Tesla promet également un minibus de 20 places totalement autonome, le Cybervan. Il est conçu pour le Tesla Network, un rival de Uber, Lyft et Bolt que le constructeur lancera avec ces véhicules. Musk estime qu’il pourra faire baisser le coût du transport à 5-10 cents le mille (environ 5 centimes du kilomètre), moitié moins que le Cybervan et dix fois moins qu’un bus, qui coûterait 1 dollar le mille.

Mais c’est sur l’IA que la société veut pivoter (lire Qant du 12 septembre 2023), alors que l’intérêt pour les véhicules électriques décline, tout comme sa profitabilité. D’après le Wall Street Journal, Musk a promis aux analystes en avril que Tesla atteindra, grâce à elle, une capitalisation de 30 000 milliards de dollars. L’idée a été reçue avec faveur : depuis, le cours de l’action a augmenté de moitié. Deutsche Bank estime par exemple, que l’activité de robotaxis pourra générer 4 milliards de dollars de chiffre d’affaires supplémentaires dès 2030.

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