Habitué du salon CES de Las Vegas, John Deere y a annoncé l’intégration de l’autonomie complète à ses tracteurs 9 Series, les modèles les plus puissants de sa gamme, capables de développer jusqu’à 830 chevaux. Ces mastodontes, disponibles en version à roues ou à chenilles, peuvent désormais être équipés d’un pack d’autonomie dès la fabrication ou être rétrofités sur le terrain.
Le système repose sur la technologie utilisée dans les tracteurs autonomes 8 Series, lancés en 2022, avec des améliorations. Il intègre un ensemble de capteurs avancés, dont des caméras frontales et latérales, des capteurs lidar pour la détection d’obstacles et un système de vision 360°. Ces capteurs permettent au tracteur de percevoir son environnement avec précision, même dans des conditions de faible visibilité, et de s’adapter à des scénarios variés.
Le récepteur GPS StarFire, développé par John Deere, joue un rôle clé en assurant une géolocalisation précise au centimètre près, ce qui est essentiel pour le guidage des machines dans les champs. Ce système s’appuie sur des décennies de développement et permet au tracteur de maintenir des trajectoires optimales sans intervention humaine.
L’outil AutoTrac Turn Automation, quant à lui, est basé sur des algorithmes d’intelligence artificielle qui permettent au tracteur de gérer automatiquement les virages en bout de champ et d’optimiser les parcours. Ces innovations combinées permettent d’automatiser des tâches complexes telles que le travail du sol et la culture, tout en réduisant les marges d’erreur et en améliorant la productivité.
Une solution pour les vergers
Pour les producteurs de fruits et de noix, John Deere a conçu un tracteur autonome spécialement adapté aux vergers. Le modèle diesel 5130ML, équipé de neuf caméras, lidars et capteurs, est capable de tirer un pulvérisateur de manière autonome à travers les rangées d’arbres.
Le défi technique résidait dans l’utilisation des GPS sous le couvert dense des arbres, où le signal est souvent bloqué. Grâce à des capteurs avancés, le tracteur peut suivre un schéma de pulvérisation précis, tout en permettant à un opérateur de surveiller l’opération à distance, hors de la zone d’application des produits chimiques.
Un camion-benne articulé autonome pour les carrières
Dans le secteur de la construction, John Deere a présenté son premier camion-benne articulé autonome, conçu pour les carrières et les mines. Capable de transporter plus de 40 tonnes de matériaux, ce véhicule de 10,4 mètres de long et 3,7 mètres de haut est taillé pour des tâches répétitives et exigeantes.
Le camion utilise la même technologie que les tracteurs agricoles, avec des capteurs lidar et des caméras pour naviguer dans un environnement structuré. Il peut fonctionner de manière entièrement autonome tout en permettant aux opérateurs de surveiller ses activités via le John Deere Operations Center.
Le nouveau tracteur autonome John Deere 9RX • Source : The Robot Report
Une tondeuse électrique et autonome pour les espaces verts
John Deere a également dévoilé une tondeuse entièrement autonome destinée à l’entretien des grands espaces paysagers, comme les parcs d’entreprises ou les campus universitaires. Alimentée par une batterie de 21,4 kWh, elle peut fonctionner jusqu’à 10 heures en continu, en émettant moins de bruit et nécessitant moins de maintenance qu’un modèle à essence.
Cette tondeuse électrique repose sur un système de vision utilisant quatre paires de caméras stéréo pour offrir une vue à 360°. Grâce à une intégration en usine du système autonome, aucun rétrofit n’est nécessaire.
Une réponse aux défis de main-d’œuvre
John Deere mise sur l’autonomie pour répondre à deux défis majeurs : la pénurie de main-d’œuvre et la demande croissante en produits agricoles et en infrastructures. Cependant, l’innovation a un coût. Les versions autonomes des équipements pourraient augmenter les prix d’environ 10 %. Malgré cela, l’entreprise reste convaincue que ces solutions trouveront leur place dans un marché confronté à des défis croissants. John Deere poursuit son objectif ambitieux : proposer d’ici 2030 un système agricole entièrement autonome pour les grandes cultures comme le maïs et le soja.
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