- Depuis le 2 janvier 2025, une règle du Département du Trésor américain, la « Final Outbound Rule », impose des restrictions aux investissements sortants vers la Chine.
- Elle vise les investissements américains dans des entreprises chinoises actives dans les semi-conducteurs, la microélectronique, les technologies quantiques et l’intelligence artificielle. Sont concernées les acquisitions de parts, financements, coentreprises et investissements dans des fonds non américains liés à des personnes ou entités chinoises opérant dans les secteurs sensibles.
- Cependant, cette règle n’instaure aucun mécanisme pour surveiller les transactions et s’en remet à l’autorégulation par les investisseurs eux-mêmes, auxquels elle impose des obligations de diligence et de notification et parfois de s’abstenir de certaines opérations.
- Par ailleurs, le U.S. Framework for Artificial Intelligence Diffusion, publié en janvier 2025, établit des règles pour gérer la diffusion mondiale des technologies d’intelligence artificielle en s’appuyant sur le levier stratégique de la puissance de calcul.
- Il introduit des contrôles renforcés sur les puces avancées et impose des restrictions sur les poids de modèles d’IA non publics.
- Trois niveaux de pays sont définis, avec des restrictions progressives selon l’appartenance à un groupe : absence de restrictions pour les partenaires stratégiques, autorisations spécifiques pour les autres, et interdiction pour les pays sous embargo.
Les trois niveaux d’exportation de l’IA américaine • Source : Rand Corporation
- EN FILIGRANE : L’Otan et l’Europe coupées en deux. Alors que les principaux pays d’Europe occidentale et la Scandinavie font partie des partenaires privilégiés des États-Unis, le Portugal et l’Europe centrale et orientale se retrouvent rétrogradés, enfonçant ainsi un coin dans la liberté des échanges au sein de l’Union Européenne.
- À LIRE : Résistance libérale. Ci-dessous, Soňa Muzikárová, chercheuse à l’Atlantic Council et à la Harvard Kennedy School, s’élève contre les restrictions américaines, qu’elle juge contre-productives. Tout comme Benchmark Capital, elle nage à contre-courant.