Un robot autonome, contrôlé par l'Oxford Robotics Institute, vient d’achever un essai de 35 jours d’inspection du Joint European Torus (JET) situé à Culham, près d’Oxford. Avant la construction d’Iter dans les Bouches-du-Rhône, qui ne générera pas de plasma avant 2030, JET était le plus grand tokamak européen. Il a cessé ses opérations en décembre dernier.
L’essai visait à démontrer que la maintenance d'une installation de fusion nucléaire peut être effectuée par un robot autonome, sans intervention humaine. Cela pourrait permettre l’automatisation des processus de maintenance et de démantèlement dans les futures centrales à fusion nucléaire, là où l'accès humain sera limité ou impossible.
Le robot utilisé pour cet essai est un quadrupède Spot, développé par Boston Dynamics. Équipé d'un ensemble de capteurs et de dispositifs de localisation, il a été capable de cartographier l'ensemble de l’installation, de prendre des relevés de capteurs et d'éviter aussi bien les obstacles que le personnel impliqué dans le processus de démantèlement. L'une des capacités notables de Spot est de se connecter et de se déconnecter de sa station de recharge de manière autonome, garantissant ainsi un fonctionnement continu sans assistance humaine.
Une technologie prometteuse pour les environnements industriels
L’essai mené au JET a permis à l’Oxford Robotics Institute de tester la plateforme AutoInspect, combinant les solutions de localisation et d’autonomie de mission de l’institut avec le robot de Boston Dynamics et la technologie d'évitement des collisions. Cette intégration a considérablement amélioré les capacités du robot, montrant la pertinence des systèmes robotiques autonomes pour des missions de longue durée dans des environnements complexes et dangereux.
L'essai de 35 jours de Spot au JET a permis de collecter des données cruciales sur l'environnement de l'installation et son état général deux fois par jour. Ces informations seront utilisées pour évaluer la faisabilité de remplacer les inspections humaines par des processus entièrement autonomes. Cette expérimentation a montré que les robots autonomes peuvent non seulement améliorer la sécurité des opérations, mais aussi réduire les coûts associés à la maintenance des installations de fusion nucléaire. Ces technologies de "prochaine génération" sont désormais prêtes à être déployées dans d'autres environnements industriels, comme le démantèlement nucléaire, le nettoyage environnemental et les interventions en cas de catastrophe.
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